Messagerie instantanée
Histoire de la messagerie
Les hommes cherchent à communiquer depuis longtemps, mais ils n’ont pas toujours été aussi efficaces qu’aujourd’hui.
En 1800, envoyer un message de Londres à Calcutta prenait deux ans. On écrivait une lettre et la confiait à un bateau à voiles, qui naviguait le long des côtes occidentales de l’Europe, de l’Afrique, passait le cap de Bonne-Espérance, remontait le long des côtes orientales de l’Afrique, puis à travers l’océan Indien… avec probablement des arrêts dans presque tous les ports.
En 1914, envoyer le même message prenait un mois. Le canal de Suez était désormais ouvert et les bateaux à vapeur traversaient la mer Méditerranée pour atteindre la mer Rouge, grande innovation.
Dans les années 80, FedEx et autres étaient capables de transmettre le même message en deux jours par avion.
Au début des années 90, quand Internet a été ouvert à l’utilisation commerciale, l’utilisation du courrier électronique s’est généralisée, avec un temps de transport de l’ordre de 10 minutes, dépendant du nombre et de l’engorgement des serveurs intermédiaires (vérifications anti-spam et anti-virus) et de la fréquence avec laquelle vous relevez votre boîte aux lettres.
Puis vint la messagerie instantanée
Puis la messagerie instantanée apparut. Elle apporta :
- l’instantanéité : chaque message passait de Londres à Calcutta en quelques dixièmes de seconde (et presque toujours en moins d’une seconde) ;
- le statut : on peut savoir quand la personne avec qui on veut parler est en ligne, et si elle est en face de son ordinateur ou s’est absentée ;
- la discussion en temps réel : on peut discuter en temps réel avec son interlocuteur, quasiment comme dans une conversation téléphonique.
Tous les systèmes de messagerie instantanée ont leurs racines dans le même protocole : l’ancien, mais encore populaire Internet Relay Chat (IRC), datant de la fin des années 80. Dédié aux conversations de groupe via des « channels », il est non-authentifié, mais permet d’être identifié par un pseudonyme.
ICQ, créé par l’entreprise israélienne Mirabilis, sortit en 1996. Il se distinguait par un client unique propriétaire lié à un service unique propriétaire. Il est authentifié et permet de diffuser sa présence et son statut, ce sont ces fonctionnalités qui introduisent la définition de « messagerie instantanée » (rupture avec le « chat »). Il fut racheté en 1998 par AOL.
Arrivèrent ensuite, entre autre, AOL Instant Messenger (AIM) en 1997 (copie conforme de ICQ, basé sur le même protocole), puis QQ, le géant chinois, système propriétaire créé de toute pièce, et enfin Jabber, en janvier 1998, le système qui nous intéresse ici.
C’est Jeremie Miller qui créa le protocole Jabber. Il fut créé comme un remplaçant d’ICQ, basé sur le langage XML. Un serveur, jabberd, fut la première implémentation, de manière ouverte.
Ce n’est qu’en juillet 1998 que fut créé Yahoo! Messenger (à l’époque « Yahoo! Pager »), et le dernier MSN Messenge le même mois (qui deviendra Windows Live Messenger en 2006).
La course aux fonctionnalités
Les différents réseaux, services, protocoles et clients de messagerie instantanée étant tous propriétaires et incompatibles, les années 2000 sont le théâtre de la course aux fonctionnalités toujours incompatibles pour captiver les utilisateurs : les conversations de groupes, les échanges de fichiers, puis la personnalisation des clients, l’envoi de frimousses animées, les dessins, les avatars, les humeurs, la musique, les profils… et la voix, avec parfois l’accès payant aux réseaux téléphoniques commutés (filaire) et mobile, la visioconférence ou encore la prise de contrôle à distance… et l’incontournable publicité.
En revanche, Jabber est longtemps resté stable et centré autour de ses fonctionnalités centrales : la messagerie instantanée et la présence. Ainsi, de nombreux clients et quelques serveurs ont pu émerger. C’est en 2005 que Jingle est introduit par Google, permettant les sessions multimédias, dont la voix et la visioconférence.